Maripasoula la belle (2/2)

J’avais promis une suite à mon précédent article, je m’y mets enfin. Retour sur notre séjour dans la plus grande commune de France.

Allez on se la joue à l’américaine : “Previously on Mokontanto blog, the journey has started pretty strangely as Patrice had forgot his wallet and our IDs before we took our plane. But hopefully, there was an happy end and we could take our airplane and get to discover the Gobbaya Soula falls”.
Pour les non anglophones, on la refait : “Dans le dernier épisode, je vous racontais nos débuts difficiles où Patrice oublie sa sacoche et tous nos papiers d’identité et notre happy end aux Chutes Gobaya Soula.

Après cet épisode, nous avons passé la soirée au restau Chez Dédée, situé au bourg de Maripasoula. Le cadre était sympa et l’ambiance plus que festive dans ce restau 2-en-1, à la fois restau et quincaillerie. (Peut-être un concept à importer ? Lol ) Nous avions même du mal à nous entendre avec ce groupe de 20 légionnaires qui refaisaient le monde à coup de chants  militaires durant toute la soirée. Pour un repas en amoureux on repassera, mais bon l’ambiance était bonne enfant. A notre départ, nous avons même eu droit au chant “Ce n’est qu’un au revoir” entonné par les gaillards.

En rentrant, nous avions pris soin de mettre nos sacs et objets de valeur dans leur débarras fermé à clef pour éviter tout vol la nuit, comme conseillé par la gérante du carbet. Après une bonne nuit de sommeil calfeutrés dans nos hamacs, je vous la donne en mille… un petit mot avait été laissé sur la porte du débarras par un autre client ” J’ai fait tombé la clef  à l’intérieur du débarras” … Et là, on prévient la gérante. Elle lit le mot doux, nous regarde, on la regarde, s’ensuit un jeu de regard et sans avoir de don de télépathie, je peux distinctement lire dans son regard ” Mais quel c**! Oh le boulet ?!!” On hoche la tête, continuant à échanger nos pensées de façon presque télépathique “Ah ça, vous pouvez le dire !” La gérante n’avait qu’un seul jeu de clef sous la main, celui qui était tombé dans le débarras…. La suite ? Je ne m’en rappelle plus vraiment désolé (mes amies ont l’habitude, j’adore raconter des histoires mais certaines parties – et souvent les plus croustillantes, m’échappent. So sorry) Bref, je me souviens juste que la gérante a pu trouver une solution pour ouvrir et nous permettre de récupérer nos affaires.

Après cela, nous avons retrouvés Gaston et son petit-fils près du célèbre château d’eau de Maripasoula. On monte dans son pick-up et on part visiter son abattis situé à quelques km du bourg. La route est démontée, en saison sèche ça passe encore, mais à la saison des pluies même Gaston préfère déposer son pick-up à l’entrée du chemin pour faire le reste à pieds. Il nous montre son exploitation de près de 2 hectares où avec sa famille ils travaillent d’arrache-pied pour cultiver la terre. Pour son petit-fils de 4 ans, c’est presqu’un jeu. Il se ballade pieds nus dans l’abattis et tient avec assurance un sabre pour dégager les plantes qui gênent son passage. IMPRESSIONNANT ! La visite se poursuit et Gaston partage avec nous ses astuces pour planter des “napi ” ou encore appelés “yam indiens” * et nous donne même des plants. En voulant nous montrer une autre de ces parcelles, il tombe sur un homme qui a l’air d’attendre quelqu’un dans son abattis. Ils discutent quelques minutes et Gaston nous explique qu’il s’agit en fait d’un orpailleur clandestin. Il en voit assez régulièrement passer, à croire qu’ils font partie du paysage. ETONNANT !

On finit la matinée en beauté en partageant un moment avec toute sa famille dans la parcelle où ils cultivent des arbres fruitiers. C’est simple, les cajous ont la taille des pommes et ce, sans pesticide. Les arbres sont chargés de fruits, c’est le paradis !

 

Merci à Gaston pour cette belle visite, nous sommes rentrés chez nous sur un petit nuage se remémorant ces moments simples, cette douceur de vivre et l’immensité de ce qu’il nous reste à découvrir en Guyane. La prochaine fois, c’est sûr on remonte le Maroni pour visiter les villages du Maroni, noir marrons et amérindiens.

*napi, nom donné en sranan tongo pour aux ignames, appelés “yam indien” par les créoles guyanais.

Marjo

 

Laisser un commentaire

WordPress.com.

%d blogueurs aiment cette page :