Portrait / Lova Jah, l’enfant du pays

Lova JahCet artiste multi-tâche auteur-compositeur-interprète fait danser la Guyane depuis 2013 avec son titre “Lagwiyann bel ti koté”. Mais qui se cache derrière Lova Jah ? C’est ce qu’on a cherché à savoir lors de notre interview.

Originaire de Roura, Lova Jah alias Jerrold Polony mène une enfance heureuse entre Roura, la Réno* et Chicago*. Contrairement aux clichés sur ces quartiers, il garde d’excellents souvenirs de ces années-là. Avec ses camarades, ils profitent de plaisirs simples et insouciants comme se rendre à vélo jusqu’à Fourgassier*, jouer avec des nids de guêpe ou chasser les crabes. La Mangrove du Larivot était leur terrain de jeu préféré à marée basse. Puis, à 15 ans ce passionné de football quitte la Guyane pour intégrer le centre de formation des jeunes du PSG. Après quatre années passées à s’entraîner en Métropole à Tours et Bordeaux, il rentre au pays.

Pour ses 19 ans il fait face à un dilemme : passer le BAC ou passer l’examen de surveillant de prison ? Coup de poker, il mise sur l’examen pénitentiaire et intègre l’ENAP* à Agen où il espère contribuer à la réinsertion d’anciens détenus. Il effectue alors ce métier pendant 7 ans dans les prisons de Nanterre, Fleury-Mérogis et Rémire-Montjoly. C’est au cours de ces années en Métropole que naît le déclic ! Confronté aux préjugés de ses collègues sur la Guyane, vue pour la plupart comme un territoire hostile et sans intérêt, il commence à écrire des textes engagés. Encouragé dans cette voie par ses amis, il persévère et écrit les textes qui le feront connaître du grand public: “Lagwiyann bel ti koté”, “Fanm mo koté”, “Oroyo”… Il entame alors une ascension fulgurante et pour son premier album, il est nominé 7 fois aux Lindors. En tout, il remporte 5 Lindors récompensant son travail.

En bref :

Où le retrouver ? Amateur des coins paisibles, il se rend dès qu’il le peut dans des coins comme la Crique Gabrielle à Roura ou en forêt. Attention, il nous a bien prévenus, si vous le cherchez, vous ne le trouverez pas car il aime passer du temps dans des endroits peu fréquentés pour se reconnecter à la nature.

Son secret ? En plus de ses talents d’artiste, il affectionne particulièrement l’agriculture. Petit, comme beaucoup il travaillait avec sa famille à l’abattis. Il rêve toujours de pouvoir vivre de l’agriculture et de posséder son exploitation agricole.

Une journée type pour lui ? Très proche de sa famille, il ne peut passer une journée sans appeler sa fille. Actif à la scène comme à la ville, il tient aussi à se rendre utile partout où il le peut. Il travaille d’ailleurs à la Mairie de Roura comme Responsable de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Et en fin de journée, il trouve toujours un moment pour se ressourcer.

Sa devise ? Épicurien dans l’âme, il s’attache à “vivre, faire vivre, laisser vivre”. Il souhaite être utile à la société. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est toujours partant pour des actions d’intérêt général comme le Mayouri* ou des actions de sensibilisation dans les écoles. A la fin de la journée, son objectif est d’avoir fait le maximum de bien autour de lui.

Nos remerciements à Jerrold pour nous avoir accordés cette interview et soutenus depuis le début de notre aventure Mokontanto. Big up à toi !

Marjo

*La Réno et Chicago: quartiers de la ville de Cayenne.

*Fourgassier : Crique Fourgassier située à Roura.

*ENAP : Ecole Nationale d’Administration Publique

*Mayouri : Dans l’interview, il s’agit d’une action de groupe pour nettoyer des sites touristiques.

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